" Psya
, en partenariat avec la Chaire en Gestion de la Santé et de la
Sécurité de travail de l’université de Laval au Québec, lance en 2008
une grande enquête sur les pratiques et les besoins de reconnaissance
au travail auprès des entreprises françaises."
Je dois dire qu'on ne peut que saluer une telle initiative et j'ai hâte de savoir quelles seront les conclusions de cette enquête! La Chaire en Gestion de la Santé et de la
Sécurité de travail de l’université de Laval a fait (et continue de faire ) un travail énorme sur tout ce qui concerne les problématiques de Violence, Santé psychologique et de Reconnaissance au travail...Je vous recommande vivement leur site web.
En attendant les résultats de cette étude, je me suis demandée hier soir "mais pourquoi ce sujet ne vient sur la table que maintenant, alors que tous les jours j'entends des gens se plaindre du manque de reconnaissance qu'ils ont au travail"? Bah, en fait la question de la reconnaissance au travail n'est pas nouvelle en soi. Le problème c'est qu'aujourd'hui, les individus vivent parfois de telles situations de souffrance au travail qu'il y a urgence à parler de la Reconnaissance haut et fort. Cette souffrance prend plusieurs formes (stress, burn out, dépression, absentéisme, instabilité professionnelle...) et peut aboutir parfois à des comportements déviants sur le lieu de travail ou chargés émotionnellement (insatisfaction professionnelle, jalousie, harcellement, agressivité, colère, tristesse...). In fine, cette souffrance, selon moi, se traduit pour l'individu par un sentiment - avéré ou pas- de non reconnaissance ou manque de reconnaissance au travail. Ce sentiment est expérimentable à tous les niveaux hiérarchiques de l'entreprise (du simple employé au PDG...oui, vous avez bien lu au PDG!).
Outre la souffrance au travail, il y a une autre raison qui met la question de la reconnaissance au travail sur le devant de la scène: la place considérable du travail dans la vie des individus. On a besoin de travailler pour vivre. Or, les situations économiques fluctuantes, la peur du chômage, et la course à la productivité des entreprises incitent les collaborateurs à s'investir davantage qu'il y a 20 ou 30 ans. De cet investissement est attendue une contre-partie...Bien sûr, le salaire et les prîmes en sont une; mais la reconnaissance au travail vaut autant qu'une prîme et un salaire car elle satisfait tous les slots de la pyramide des besoins de A.Maslow (cette fameuse pyramide qui décrit les racines de la motivation chez les Hommes).
- Le besoin physiologique est satisfait dès lors que l'équilibre biologique de l'individu est respecté (manger, boire, dormir. Le minimum quoi!). Or comment est-il possible de veiller à cet équilibre dès lors que la souffrance empêche parfois d'accomplir ce besoin primaire
- Le besoin de sécurité. Aujourd'hui nous vivons malheureusement dans un monde emprunt de beaucoup d'insécurité (insécurité matérielle, insécurité du travail, insécurité affective...). Cette insécurité amplifie le besoin de reconnaissance au travail
- Le besoin d'appartenance et de reconnaissance sociale. Le travail par excellence est le vecteur de cette appartenance et reconnaissance sociale. Par la reconnaissance au travail, les collaborateurs développent davantage le sentiment qu'ils appartiennent à un groupe, une équipe, une entreprise
- Enfin, les deux derniers besoins qui sont les besoins d'estime (de soi et des autres) et d'accomplissement personnel. Nous avons tous besoins de nous réaliser, de nous valoriser (à nos propres yeux et aux yeux des autres). Le travail fournit la possibilité de répondre à ces besoins dès lors qu'il se fait dans un contexte où les conditions le permettent. Ainsi, les relations entre collègues, avec la hiéarchie, la capacité du management à encourager, à féliciter, à tirer vers le haut sont des éléments indispensables à la satisfaction de ces besoins.
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