La plupart des gens ont une vision très financière de la reconnaissance au travail. Je travaille fort, j’atteins mes objectifs, j’ai ma prime. Cette vision reflète l'amalgame fréquent fait entre « prime et reconnaissance ». Certes, il y a un lien, mais ce n’est pas la même chose!
La reconnaissance implique d’identifier et de renforcer de manière positive la performance du ou des collaborateurs. Le postulat de base est simple: chaque salarié veut être reconnu pour sa valeur et sa contribution à l’organisation. En revanche, la prime n’est qu’une contrepartie financière des résultats et constitue donc un élément des programmes de reconnaissance. Dès lors, il convient de se demander à quoi répond la reconnaissance au travail ? Quels enjeux est-elle sensée supporter pour les individus? En d’autres termes, qu’est-ce qui se cache derrière la reconnaissance au travail?
Pour les collaborateurs de l’entreprise, la reconnaissance répond aux enjeux suivants ;
1. L’enjeu de l’identité de l’individu qui cherche à exister dans le groupe ou son équipe. La reconnaissance répond implicitement à un besoin humain fondamental et archaïque qui est celui d’exister en tant qu’individu. L’individu se sent exister dès lors qu’il a le sentiment qu’on lui porte de l’attention et qu’il a sa place au sein du groupe ou de l’équipe. Cette reconnaissance peut aller du simple « bonjour » à une préoccupation sincère sur une situation personnelle ou professionnelle. La qualité des relations de travail entre collègues et/ou avec la hiérarchie est un élément fondateur de cette reconnaissance
2. L’enjeu de l’estime de soi. Qu’est-ce que l’estime de soi ? C’est un sentiment de fierté et de respect à l'égard de soi ! Dans le monde du travail, il s’agit pour l’individu d’être reconnu à sa juste valeur. Plus concrètement, la reconnaissance ici porte essentiellement sur le fait de reconnaître que l’individu qui est en face de soi est compétent à la fois dans la façon dont le travail est délivré, mais aussi dans l’attitude. C’est en quelque sort la reconnaissance du savoir-faire et du savoir-être. Cette reconnaissance augmente fatalement le sentiment de fierté et de respect de soi…
3. L’enjeu de motivation et de satisfaction du travail accompli. Cet enjeu est fortement lié à celui de l’estime de soi. Il s’agit d’être reconnu pour les efforts déployés. Ainsi, la reconnaissance des résultats suite à des objectifs définis est une pratique courante. Les bonus, primes, participations sont autant de formes de reconnaissance couramment utilisées par les RH. Il existe toutefois une dimension cachée, souvent oubliée qui est celle de la reconnaissance de l’intensité des efforts (parfois au détriment de la vie personnelle) et de l’investissement fourni par les collaborateurs pour réaliser leur travail, même si les objectifs ne sont pas atteints.
4. L’enjeu de la quête de sens. (Donner du sens à son activité ou aux taches à accomplir). Il s’agit d’avoir pleinement conscience de ce pourquoi on travaille! (pour gagner de l’argent me direz-vous, mais pas seulement...) Souvent, on entend des personnes dire « je ne sais pas pourquoi je fais cela » ou encore « je le fais, mais ça ne sert à rien ». Devant de tels propos, la reconnaissance au travail prend tout son sens en développant le sentiment de se savoir utile dans son travail et de contribuer à quelque chose.
5. Ces quatre enjeux interagissent les uns avec les autres pour contribuer à un enjeu central qui est celui du bien être des individus dans l’organisation. Ce bien être est une condition indispensable pour travailler dans un état psychologique sain et serein!
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